Baudelaire, Charles, Schriftsteller (1821-1867).

Eigenhändiger Brief mit Unterschrift „C. B.“. Ohne Ort (Paris), 26. III. 1863, Gr.-8° (21 x 13,5 cm). 2 Seiten. Doppelblatt mit Frankatur und Adresse. Respektblatt mit kleinem Siegelausriß.

Nicht vorrätig

Beschreibung

Schöner Brief an seinen Verleger Auguste Poulet-Malassis (1825-1878), der wegen finanzieller Unregelmässigkeiten im Untersuchungsgefängnis saß. Baudelaire plant einen Besuch bei seinem Verleger im Gefängnis, fragt welcher Tag am besten sei, erkundigt sich nach dem Stand des Verfahrens und erwähnt die Illustrationen zu einer geplanten Prachtausgabe der „Blumen des Bösen“. Baudelaire, Charles (1821-1867). Lettre autographe signée de ses initiales „C. B.“ (Paris), daté „Jeudi“; cachet postal du 26 Mars 1863. 2 pp. in-8. Adresse autographe à l’encre brune sur double feuille de papier pelure. Nom et adresse au verso de la 2ème feuille: „Monsieur Poulet Malassis | Maison d’Arrêt des Madelonnettes | Rue des Fontaines du Temple, 12 | Paris“, timbre brun à 10 centimes au profil de Napoléon III, cachet postal. À son ami l’éditeur Auguste Poulet-Malassis (1825-1878); „Mon cher ami, | vous êtes injuste comme tous les exilés. Enfin je vais vous voir ! Je sors de chez M. Guerton; mais la permission qu’il m’a donnée ne me permet pas d’aller vous voir demain, vendredi, jour de famille. J’ai essayé de me faire expliquer comment je pouvais faire valoir cette permission pour vendredi; mais je n’ai compris l’explication. Donc j’irai vous voir mardi, jeudi et dimanche, jours qui sont les miens selon les dires d’un huissier du palais. Est-ce bien cela? de 11 à 3 heures? Mettez-moi les points sur les i et voyez si vous pouvez m’aider à transformer ma permission. Dites un mot au directeur de la prison. Décidément, où en est votre affaire? Devant quel tribunal? Peut-on préjuger l’acquittement total? Poupart a ‚le coeur navré de votre affaire‘. J’ai eu affaire à l’imprimerie pour les clichés. Je crois bien que je ne m’en servirai pas. Dans le cas où j’aurais à m’en servir, ne serais-je pas obligé de demander la permission à votre syndic? – Mais ce sont là de vulgaires bagatelles. Parles-moi de vous, et rien que de vous. Je vous embrasse […] Réponse vite.“ BELLE LETTRE TÉMOIGNANT DE L’AMITIÉ DES DEUX COMPAGNONS D’INFORTUNE, DANS LAQUELLE L’ÉDITION DE LUXE DES „FLEUS DU MAL“ EST ÉVOQUÉE. – L’éditeur de Baudelaire, Auguste Poulet-Malassis est alors détenu pour dettes depuis le 12 novembre 1862 à la prison des Madelonnettes après une plainte déposée par l’un de ses imprimeurs, Poupart-Davyl. Après plus de cinq mois de régime préventif, il ne sera finalement condamné qu’à un mois de prison, le 22 avril 1863, pour „négligence dans la tenue de ses comptes“; mois pour lequel il devra se constituer prisonnier le 13 juillet suivant, après que son pourvoi en grâce ait été rejeté. À sa sortie, Poulet gagnera la Belgique, où Baudelaire le rejoindra sept mois plus tard. Connu pour ses opinions républicaines, et ses condamnations (dont la plus célèbre concerne justement la publication des „Fleurs du Mal“) Poulet-Malassis se vit appliquer à la lettre les règlements tyranniques de l’Empire et fut mis presque au secret, ainsi que l’écrivit Jules Pelpel dans „Diogène“, le 10 mai 1863, „pour un petit délit très véniel“. Dans sa lettre, Baudelaire évoque également l’édition de luxe des „Fleurs du Mal“, ornée d’un portrait, de fleurons et de culs-de-lampe, envisagée par l’éditeur. Mais le poète doute de l’opportunité d’une édition de luxe de son livre, ainsi qu’il l’écrivait à sa mère le 10 juillet 1861: „Singulière idée et que je crois mauvaise! quelle est la maman qui donnera ‚Les Fleurs du mal‘ en étrennes à ses enfants ? Et même quel papa?“ – Lettre transcrite dans la „Correspondance“, ed. Cl. Pichois et J. Ziegler (Bibl. de la Pléiade), Paris 1973, T. Il, pp. 295-96, Commentaire p. 808-09 et 1027-28. – Ancienne collection Marcel Lévy-Danon (vente Drouot des 12-15 novembre 1935, no. 370). – Légères marques de pliures, petite déchirure due au cachet de cire, sinon excellent état.